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mardi 1 avril 2008

Le come back

Je suis de retour sur les tables d’Everest depuis une petite semaine. Je n’ai pas redéposé beaucoup, car je voulais recommencer sur NL10 pour me chauffer un peu, et retrouver les bons pigeons. Et ça s’est bien passé d’entrée, ce qui fait que je suis retourné assez rapidement sur NL25, underrollé, mais confiant. Et là aussi ça s’est bien passé, puisque les sessions ont à chaque fois été positives, mais ce qui m’a le plus surpris, c’est que la variance est hallucinante. Souvent, je me retrouve à jouer deux heures en oscillant entre +40 et +10 (donc un bilan pourri), et puis d’un seul coup je rentre dans un rush et ça y’est, j’engrange : 2 brelans en 5 minutes, un quinte, …. Et hop vous vous retrouvez à +90 10 minutes après. Et c’est tout le temps comme ça, c’est jamais par exemple un pot de temps en temps, c’est soit vous faites rien pendant une heure, soit vous gagnez tout en 15 minutes. Ce qui est bien, c’est qu’il y a toujours autant de livraisons, et de bluffs grillés à 400 km, des types qui croient que parce qu’on checke à la river en premier de parole, c’est qu’on a rien. Bien sur ce move je le fais aussi de temps à autre, mais il ne faut pas à tout prix non plus vouloir gagner tous les coups. Il y a quand même des moments où ça a du lourd en face. Et d’ailleurs je me fais encore baiser quelques fois, laissant une cave au passage.

Mais c’est tellement difficile d’établir une règle générale dans les mises ou les relances de certains types. Exemple d’un coup, ou je relance au CO avec QTs ; flop Q23 rainbow (ou un truc comme ça) ; 3 dans le coup, dont le bouton. Check, je mise 3$, et là le type au bouton met 15 ans à me relancer à 9$. L’autre se couche, et là je sais pas pourquoi, ça a fait « bluff !!!!! » dans ma tête, donc je paye, turn le roi, le type renvoie sans réfléchir et je pars boite qu’il paye avec….JJ. Je gagne le coup, et pourtant avec la main que j’avais, jamais j’aurais du payer les mises du type (et d’ailleurs il avait bien joué le coup, mais mon premier instinct, c’était de me dire qu’il bluffait). Dans le même registre, mais en ma « défaveur » cette fois : je relance PF avec A10s à la SB, payé par 2 types. Flop KQx, avec 2 cœurs. Tout le monde check, et turn le J de cœur. Je mise le pot, payé par un type. Turn une daube, et là je check, mais le type part boite, c’est-à-dire 43$ (donc bien au dessus du pot), et dans ma tête c’est du 50-50. Soit le type a rien du tout et il fait ça parce qu’il a senti de la faiblesse sur un board dangereux, soit il a une couleur (faible ou pas) et veut me faire payer en faisant croire qu’il bluffe. Mon premier instinct était de payer car ça sentait le move du type qui veut me faire coucher, mais après réflexion je me suis dit pourquoi prendre le risque de perdre une cave, alors que je n’ai investi que 9$ dans le coup. La raison l’a donc emporté sur l’instinct, mais à tort puisque que le mec me montre A4, avec l’as de cœur. PUTAIN !!! Il faut dire que c’était sur Doha (NL50), car j’avais ouvert une seule table en plus des 5 de NL25, et je voulais jouer en mode serrure, donc j’ai préféré ne pas faire le malin d’entrée. Voilà, tout ça pour dire qu’il y a des moments où votre instinct vous crie quelque chose, et d’autres coups ou c’est la raison qui vous crie quelque chose (mais évidemment dans ce cas-là, c’est facile de coucher).

Donc en gros je suis passé de 100 à 230 mercredi soir, de 230 à 300 jeudi soir, de 300 à 280 dans la nuit de vendredi (une session noire ou vous jouez 5h et quand ça veut pas, ça veut pas), et par contre de 280 à 590 dans la nuit de samedi. Une magnifique session (ma plus belle sur Muscat) qui commençait pourtant mal (+20 après 3h), mais qui s’est terminé en feu d’artifice : livraisons sur livraisons, un nombre record de bluffs cramés, et puis aussi j’ai touché, quand même. 2 carrés payés à chaque fois dans un pot à 50, des fulls,…. Des belles rencontres. Et un pigeon (sans doute le plus gros que j’aie jamais vu), un de plus, qui m’a filé 60$ en 10 min. Premier coup : il relance pour la n-ième fois, je paye avec ATs. Flop TT6, check-call de ma part, turn 5, check-call encore pour moi, et river un 2 chek-raise all-in payé instantanément avec…A2, dans un pot à 80, merci monsieur. Quelques minutes après, je raise PF avec JJ à la SB, il me sur relance très violent, je paye, et flop AA3. Je check, il fait une overbet et je pars boite, et là par contre il fold, dommage….

J’ai pris deux bad beats similaires dimanche soir, et j’arrive toujours pas à m’en remettre. Un type relance UTG, payé par le type au CO, et je re-raise à la SB avec JJ. Payé et payé. Flop T76, check-check, je mise le pot, fold et le type met 15 ans à réfléchir pour finalement décider de partir boite, je paye et je vois sa main, 33 !!!! Pas le temps de jubiler puisqu’une seconde après, le turn était un magnifique 3. « PUT U ON AK ». Quel blaireau !! J’ai pris le même avec KK en main payé par 22 dans des conditions identiques, 2 à la river cette fois. Ou comment perdre 2 90/10 sans comprendre pourquoi. Mais pour compenser cette malchance, j’ai mis un bad beat énorme, je le reconnais, peu après le premier coup, AQ en main, KK pour l’autre, Qxx au flop, boite-boite, A à la river dans un pot énorme. Un craquage évidemment puisque j’étais on tilt, et je savais au fond de moi que j’étais battu quand il m’a surrelancé boite au flop, ca sentait l’enculerie, mais mon cerveau on tilt m’a fait appuyer sur le bouton call…Ca m’a au moins permis de me calmer, et de retrouver mon jeu, et de finir une nouvelle session positive, 655$ en BR, ca permet de voir venir. Un autre BB (il n’y en a pas eu tant que ça finalement) plus classique : j’ai 88 en main, flop QT8, ça a relancé PF, je check raise un type qui a misé le pot, il part boite après une intense réflexion avec QJ. Turn Q, river J, on n’en parle plus.

Au niveau de mon style de jeu, je continue à jouer loose agressive, mais toujours selon la position. Le point positif est que le fait de jouer beaucoup de mains et de relancer beaucoup empêche les joueurs de vous mettre sur une main, vous devenez difficilement lisible, et donc quand vous avez du très lourd, vous avez des chances de vous faire payer. Cela peut aider aussi à bluffer en position si vous sentez de la faiblesse. Tout est une question de dosage et de timing dans les moves que vous faites, parce que le revers de la médaille est qu’avec ce style de jeu, vous vous exposez à pas mal de surrelances, et là évidemment il est difficile de suivre quand on a strictement rien. Mais sur des tables passives et avec des joueurs weak, ça marche assez bien. Je vais voir 25-28 % des flops environ pour 17% de mains relancés. Une autre chose que j’ai retenue, c’est que de temps en temps il faut jouer passive quand vous avez une belle main, slowplayer de temps, et laisser l’adversaire s’empaler. C’est toujours bien d’avoir l’initiative du coup, mais c’est bien de laisser l’adversaire se dire qu’il a encore la meilleure main. Ca marche assez bien contre des pigeons qui ont une paire en main et qui vont miser le pot tout du long, et qui ne lâcheront pas. En somme, ca revient à laisser l’adversaire commettre les erreurs et le punir ensuite. Mais je pense que le style ultra-TAG NL10 peut bien marcher aussi, mais là il faut être patient. Je préfère mettre la pression et énerver les joueurs de ma table et les pousser à suivre avec de la merde.

La prochaine fois je posterai quelques coups, peut-être certains de la dernière fois pour vous montrer la stupidité de certains types. Mais je pense que je me concentrerai sur des coups intéressants, les livraisons en fin de compte, tout le monde les connaît.

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